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TDC 121 - La pratique droite de la régulation des naissances fondée sur la maturité morale

TDC 121 - La pratique droite de la régulation des naissances fondée sur la maturité morale

Publié par Incarnare le mercredi 09/09/2009 - 21:58

1. Nous avons parlé précédemment de la régulation correcte de la fertilité conformément à la doctrine contenue dans HV 19 et dans l'exhortation Familiaris consortio. La qualification de "naturelle" que l'on attribue à la régulation moralement correcte de la fertilité (suivant le rythme naturel HV 16), s'explique du fait que s'y conformer correspond à la vérité de la personne et donc à sa dignité: une dignité qui revient "naturellement" à l'homme en tant qu'être raisonnable et libre. Etre raisonnable et libre, l'homme peut et doit examiner avec perspicacité ce rythme biologique qui appartient à l'ordre naturel. Il peut et doit s'y conformer afin d'exercer cette paternité-maternité responsable qui, selon le dessein du Créateur, s'est inscrite dans l'ordre naturel de la fécondité humaine. Le concept de régulation moralement correcte de la fertilité n'est pas autre chose que la considération du langage du corps dans la vérité. Les rythmes naturels mêmes, inhérents aux fonctions de la génération, appartiennent à la vérité objective de ce langage que les personnes intéressées devraient comprendre dans son contenu pleinement objectif. Il faut tenir compte du fait que le corps parle non seulement par toute l'expression externe de la masculinité et de la féminité, mais aussi par les structures internes de l'organisme, de la réactivité somatique et psychosomatique. Tout cela doit trouver la place qui lui revient dans ce langage par lequel les conjoints dialoguent comme personnes appelées à la communion dans l'union du corps.

2. Tous les efforts tendant à connaître de manière toujours plus précise ces rythmes naturels qui se manifestent par rapport à la procréation humaine, tous les efforts des conseillers familiaux et enfin ceux des époux intéressés eux- mêmes, ne visent pas à "biologiser" le langage du corps (à "biologiser" l'éthique comme certains l'estiment): leur but exclusif est d'assurer la vérité intégrale de ce langage du corps par lequel les époux doivent s'exprimer avec maturité face aux exigences de la paternité et de la maternité responsables.
L'encyclique Humanae Vitae souligne à plusieurs reprises que la paternité responsable est liée à un effort, à un engagement continus et qu'elle se réalise au prix d'une ascèse précise HV 21. Toutes ces expressions et d'autres semblables indiquent que dans le cas de la paternité responsable, c'est-à-dire de la régulation moralement correcte de la fertilité, il s'agit de ce qui est le véritable bien de la personne humaine et de ce qui correspond à la vraie dignité de la personne.

3. Le recours aux périodes infécondes dans la coexistence conjugale peut devenir une source d'abus quand les époux cherchent de cette manière à éluder sans raison valable la procréation, l'abaissant au-dessous du niveau moralement juste des naissances dans leur famille. Ce juste niveau, il faut l'établir en tenant compte non seulement du bien de sa propre famille, de même que de l'état de santé et des possibilités des époux eux-mêmes, mais aussi du bien de la société, à laquelle ils appartiennent, de l'Eglise et même de l'humanité tout entière.
L'encyclique Humanae Vitae présente la paternité responsable comme expression d'une haute valeur éthique. Elle n'est d'aucune manière orientée unilatéralement vers la limitation et, moins encore, vers l'exclusion de la progéniture; elle signifie aussi la disponibilité à accueillir une progéniture plus nombreuse. Surtout comme le dit l'encyclique Humanae Vitae, la paternité responsable réalise "un rapport plus profond avec l'ordre moral appelé objectif que Dieu a établi et dont la conscience droite est fidèle interprète" HV 10.

4. La vérité de la paternité-maternité responsable et sa mise en oeuvre sont unies à la maturité morale de la personne, et c'est ici que se manifeste bien souvent la divergence entre les éléments auxquels l'encyclique attribue explicitement la primauté et ceux auxquels l'attribue la mentalité commune.
L'encyclique met au premier plan la dimension éthique du problème, soulignant le rôle de la vertu de tempérance correctement comprise. Dans les limites de cette dimension, il y a aussi une méthode adéquate selon laquelle agir. Suivant la manière commune de penser, il arrive souvent que la méthode, détachée de la dimension éthique qui lui est propre, soit mise en oeuvre de manière purement fonctionnelle, et même utilitaire. Si l'on sépare la méthode naturelle de sa dimension éthique, on cesse de percevoir la différence qui existe entre elle et les autres méthodes (moyens artificiels) et on arrive à en parler comme s'il s'agissait simplement d'une autre forme de contraception.

5. Du point de vue de la doctrine authentique qu'exprime l'encyclique Humanae Vitae se révèle donc de grande importance la présentation correcte de la méthode elle-même à laquelle fait allusion ce document HV 16; est surtout très important l'examen approfondi de la dimension éthique, car c'est dans ce cadre que la méthode acquiert, en tant que "naturelle", la signification de méthode droite "moralement correcte". C'est pourquoi, dans le cadre de la présente analyse, il convient de fixer l'attention principalement sur les affirmations de l'encyclique concernant le thème de la maîtrise de soi et de la continence. Sans une interprétation pénétrante de ce thème nous n'atteindrons jamais ni le noyau de la vérité morale ni le noyau de la vérité anthropologique du problème. Nous avons déjà relevé précédemment que ce problème enfonce ses racines dans la théologie du corps: c'est celle-ci (quand elle devient, comme il se doit, pédagogie du corps) qui constitue en réalité la méthode moralement droite de la régulation des naissances, entendue dans sa signification la plus profonde et la plus pleine.

6. Caractérisant ensuite les valeurs spécifiquement morales de la régulation naturelle des naissances (c'est-à-dire droite, ou moralement correcte) l'auteur d'Humanae Vitae s'exprime en ces termes: "Cette discipline (...) apporte à la vie familiale des fruits de sérénité et de paix et facilite la solution d'autres problèmes; elle favorise l'attention envers l'autre conjoint, aide les époux à bannir l'égoïsme, ennemi du véritable amour, et elle approfondit leur sens de la responsabilité. Grâce à elle, les parents acquièrent la capacité d'une influence plus profonde et plus efficace pour l'éducation des enfants; l'enfance et la jeunesse grandissent dans la juste estime des valeurs humaines et dans le développement harmonieux de leurs facultés spirituelles et sensibles" HV 21.

7. Les phrases que nous avons citées complètent le cadre de ce que l'encyclique Humanae Vitae entend par "pratique droite de la régulation des que l'encyclique Humanae Vitae entend par "pratique droite de la régulation des naissances" HV 21 Comme on le voit, celle-ci est non seulement une façon de se comporter dans un domaine déterminé, mais aussi une attitude qui se fonde sur l'intégrale maturité morale de la personne, et, en même temps, la complète.

- 5 septembre 1984

 
 

 

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