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Le Langage du Corps

Le Langage du Corps

Publié par Incarnare le vendredi 28/08/2009 - 12:25

Le mariage, promesse incarnée

"Le corps, dit Jean-Paul II1, parle un langage dépourvu de mots". Ce n'est pas tant nous qui parlons ce langage avec nos corps que nos corps qui parlent pour nous. Les vérités les plus profondes de notre être ne s'expriment pas sans le corps. Le divorce entre les langages de l'esprit et du corps en dissolvant l'unité personnelle de l'âme et du corps, atteint la création de Dieu dans les liens les plus intimes unissant nature et personne2.

Consentement ou consommation ?

"Je te reçois comme époux et je me donne à toi..."  ces mots semblent accomplir la réalité qu'ils expriment3 Depuis longtemps, les théologiens s'interrogent pour déterminer si c'est l'échange des consentements qui constitue le mariage ou si c'est l'union sexuelle des époux. Les oppositions sont tranchées car les conséquences théologiques sont importantes : si c'est l'union sexuelle, comment considérer le mariage de Joseph et Marie ?4

Jean-Paul II déclare que l'échange des consentements est l'expression de l'intentionnalité au niveau de l'intelligence, de la volonté, de la conscience et du coeur de la réalité spirituelle de l'amour, du don et de la fidélité5. Cependant cette expression n'est complète sans l'union des corps, par laquelle les mots prennent chair. Le sacrement du mariage est constitué par le consentement dans la mesure où la "réalité" qu'ils constituent correspond à ces mots.

Le consentement des époux donne lieu à une interprétation profonde6 : selon celle-ci, au moment où les époux s'échangent les consentements, ils entrent avec le Christ dans l'agonie au jardin. Là, le Christ est déjà, par anticipation, dans le don complet de lui-même à sa Fiancée. La consommation du mariage dans l'union sexuelle est alors image de la croix, du Don total par excellence.

 

Le corps prophétique

Tandis que le reste de l'Ancien Testament témoigne d'un Dieu Seigneur, qui domine, les prophètes parlent de l'alliance entre Dieu et son peuple comme d'un mariage. La seigneurerie de Dieu est alors révélée comme l'amour absolu. Ainsi la rupture de l'alliance n'est pas que l'infraction à la loi de Dieu mais une trahison, une rupture de la confiance et de l'amour.7.

Ainsi, pour Jean-Paul II le corps est prophétique : "un prophète est celui qui exprime en termes humains la vérité qui vient de Dieu, en son nom et avec son autorité". Ce langage est subjectif c'est à dire que chaque homme et femme l'exprime différement, mais répond à une norme objective s'il est exprimé dans la vérité. L'homme auteur de son langage a la liberté de choisir entre le bien et le mal. Il ne peut pas décider de ce qui est bien et de ce qui est mal.

En d'autres termes, si le corps est prophétique, nous devons garder à l'esprit la distinction entre les vrais et faux prophètes. Chaque langage contient en lui-même la capacité d'exprimer la vérité et le mensonge. Chacun d'entre nous peut reconnaître qu'il est possible de mentir avec son corps : le baiser de Judas, trahison déguisée sous le signe de l'amour, en est l'exemple le plus frappant.

Lors du mariage dans l'Église catholique, le prêtre demande aux époux "Etes-vous disposés à accueillir de manière responsable, avec amour, les enfants que Dieu voudra vous donner et à les éduquer selon la loi du Christ et de son Eglise?" Que signifie y répondre oui des lèvres, mais non avec nos corps ? 

 

 
 

 

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La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).

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