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La meilleure façon d'aimer..

La meilleure façon d'aimer..

La différence sexuelle n'est pas chose facile, et l'existence même de «luttes féministes» prouve que la relation entre hommes et femmes dans nos sociétés n'est pas apaisée. Mais une réelle entente des sexes, des rapports hommes-femmes (au pluriel) équilibrés ne peuvent exister sans des relations homme-femme (au singulier) harmonieuses.

C'est qu'en la matière, nos représentations sociales et nos comportements individuels s'influencent mutuellement. Une étude récente « Premarital sex in America » a ainsi montré que la majorité des jeunes de 18 à 23 ans pense que les autres ont des relations sexuelles plus fréquemment - et plus précocemment - qu'eux. Cette idée reçue les incite par mimétisme à "tenter l'expérience" plus tôt qu'ils ne le souhaiteraient.

Apprentissage : quelle place pour l'éducation ?

L'éducation à l'amour et à la sexualité est donc un enjeu fondamental, tant cette dimension est structurante de la personne. On est donc en droit d'attendre un message qui rende justice à la beauté de la sexualité, sans nier les difficultés de sa découverte ; qui, a minima, rende compte de la complexité de la personne humaine. 

Les messages que l'État adresse à la jeunesse sont, à cet égard, d'une pauvreté affligeante, comme le montre Natalia Trouiller qui, sur son blog, analyse la propagande de la région Rhône-Alpes. Le discours des institutions publiques est à la sexualité ce qu'un guide sur l'hygiène buco-dentaire est à la gastronomie. Au mieux, un « sortez couverts » lancé sur le ton goguenard de la fausse complicité.

Guides « pour les nuls », conseils « sexo» ou pseudo-coaching garnissent les kiosques, mais aucun n'est à la dimension de nos attentes, aucun ne prend la mesure de nos aspirations. Et certains en réclament !

Mettre un pied devant l'autre, et recommencer !

A l'opposé, l'éducation à l'amour dans nombre de famillles, quand elle n'est pas moraliste, se limite souvent à l'éducation affective, au détriment de l'éducation à la sexualité. Mais on n'apprend pas à marcher dans les livres, et ces préceptes semblent bien théoriques à celui qui fait ses premiers pas, irréalistes à celui qui trébuche, implacables à celui qui tombe.

Comment ne pas préférer cependant celui qui montre les sommets à l'apprenti marcheur,  à celui qui l'encourage à rester boîteux, car il n'y a nulle part où aller sans effort ? 

La différence sexuelle est ainsi un donné, mais aussi, parce que ce donné n'est pas toujours évident à accueillir, une tâche qui nous est assignée. Cette tâche mérite d'être entreprise, car comme disait Jean-Paul II «[Dieu] a assigne comme tâche à tout homme la dignité de toute femme; et en même temps, il assigne à toute femme la dignité de tout homme». C'est à ce prix que la différence sexuelle ne sera plus synonyme de guerre des sexes1.

 
 

 
 

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