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Un marché porteur

Un marché porteur

Il est commun de reprocher aux industries d'asservir l'homme, de nier son humanité, par le travail à la chaîne surmécanisé qui prive le travail de son sens, par les exigences du contrôle qualité qui, dans des processus toujours plus lean, laisse bien peu de place à l'imperfection pourtant si humaine. S'il est un business qui n'échappe pas à cette règle, c'est l'exploitation du corps humain, qui considère les personnes comme des objets pour autrui. 

L'actualité montre ce business dans son visage le plus cru, puisqu'on apprend par Gènéthique qu'une de ces mères porteuses se voit contrainte par ses "clients" de recourir à l'avortement. La cause ? Le bébé était trisomique. Atroce ? Certainement. Surprenant ? Pas tant que ça. Juste un dur rappel à la réalité : au-delà des discours sur la souffrance1 des couples stériles, si l'on choisit de créer un industrie de l'enfant, une industrie de corps humain, il faut s'attendre à voir l'humain broyé.

Imaginons un instant une telle industrie (attention, billet coup de gueule et glauque).

La démarche "qualité"

Qui dit industrie, dit client (forcément roi) dont les exigences fixent, par la loi de l'offre et de la demande, les règles du jeu. Pour réussir dans l'industrie, la démarche-qualité est essentielle ; Elle supposerait l'instauration d'instituts de normalisation qui définiraient ce qu'est un "produit acceptable" ou pas.. Dans 20 ans, votre bébé sera certifié ISO-9001. En fait, c'est exactement ce qu'on a fait en créant l'agence de biomédecine et en systématisant le dépistage d'une longue liste de certaines pathologies.

Une fois le bébé idéal normalisé et certifié, puisqu'on veut tous le même2, on mettre en place une démarche six-sigma et écarter tous les bébés défaillants3.

Le fordisme utérin et dumping éthique

La demande prévisionnelle de bébés parfaits étant en augmentation continue, il faudra bien que l'offre suive. La location d'utérus deviendra chose banale : adviendra alors le taylorisme reproductif. Puis, la mère porteuse occidentale étant exigeante et coûteuse, l'outsourcing se développera dans les pays à bas coûts, où des femmes accepteront de porter l'enfant d'autres simplement pour ne pas crever de faim. 

Cette externalisation de la souffrance conduira à un vrai dumping éthique dont les personnes les moins favorisées feront les frais.

Voulez-vous un enfant® ?

Les techniques se perfectionneront, en même que se développeront la propriété industrielle et les brevets sur l'enfant à naître. Une génération après, il faudra payer une licence pour avoir un enfant4. J'imagine déjà les pubs comparatives...

 

Je conclue en vous invitant à lire l'avis 110 du Comité Consultatif National d'Ethique qui s'oppose aux pratiques de «gestation pour autrui»

  • 1. réelle, et qu'il n'est pas question de nier, mais dont on souhaite ici refuser l'instrumentalisation
  • 2. si, si, le bébé blond jouflu qui n'a pas un pépin de santé jusqu'à 98 ans, fais ses nuits à 4 jours, deviendra avocat comme papa
  • 3. toute ressemblance avec des faits existants...
  • 4. bah oui, un équivalent du gène terminator sera passé par là

 
 

 
 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).