Vous êtes ici

TDC 128 - Le respect de l'oeuvre de Dieu, source de la spiritualité conjugale

TDC 128 - Le respect de l'oeuvre de Dieu, source de la spiritualité conjugale

Publié par Incarnare le mercredi 09/09/2009 - 22:09

Nous basant sur la doctrine contenue dans l'encyclique Humanae Vitae, nous entendons tracer une esquisse de la spiritualité conjugale. Dans la vie spirituelle des époux, les dons de l'Esprit Saint opèrent également et, en particulier, le donum pietatis, c'est-à-dire le don du respect pour ce qui est oeuvre de Dieu.

1. Ce don, uni à l'amour et à la chasteté, aide à identifier dans l'ensemble de la coexistence conjugale, cet acte dans lequel, au moins potentiellement, la signification nuptiale du corps est liée à sa signification particulière et même exceptionnelle de cet acte: sa dignité et la grave responsabilité qui, par conséquent, y est attachée. De ce fait, l'antithèse de la spiritualité conjugale est constituée, en un certain sens, par la carence subjective de cette compréhension liée à la pratique et à la mentalité anticonceptionnelles. Plus que tout, cela constitue un énorme dommage du point de vue de la culture intérieure de l'homme. La vertu de chasteté conjugale et, plus encore, le don de respect pour ce qui vient de Dieu, modèlent la spiritualité des époux afin de protéger la dignité particulière de cet acte, de cette manifestation d'affection où la vérité du langage du corps ne peut être exprimée qu'en sauvegardant la potentialité procréatrice.
La paternité et maternité responsables signifient l'évaluation spirituelle - conforme à la vérité - de l'acte conjugal, dans la conscience et dans la volonté de chacun des deux époux qui, dans cette manifestation d'affection, après avoir considéré les circonstances internes et externes, et, en particulier, les circonstances biologiques, expriment leur mûre disponibilité à la paternité et maternité.

2. Le respect pour l'oeuvre de Dieu contribue à faire en sorte que l'acte conjugal ne soit pas dévalué et privé d'intériorité dans l'ensemble de la vie conjugale - qu'il ne devienne pas "habitude" - et qu'en lui s'exprime une plénitude adéquate de contenus personnels et éthiques, et aussi de contenus religieux, c'est-à-dire la vénération à l'égard de la majesté du Créateur, ultime et unique dépositaire de la source de la vie, et à l'égard de l'amour nuptial du Rédempteur. Tout cela crée et élargit, pour ainsi dire, l'espace intérieur de la liberté mutuelle du don dans lequel se manifeste pleinement la signification nuptiale de la masculinité et de la féminité.
L'obstacle de cette liberté est constitué par la contrainte intérieure née de la concupiscence, orientée vers l'autre "ego" comme objet de jouissance. Le respect de ce que Dieu a créé libère de cette contrainte, libère de tout ce qui réduit l'autre "ego" au niveau de simple objet: il fortifie la liberté intérieure du don.

3. Cela ne peut se réaliser que moyennant une profonde compréhension de la dignité personnelle tant de l'"ego" féminin que de l'"ego" masculin, dans la coexistence réciproque. Cette compréhension est le fruit fondamental du don de l'Esprit qui pousse la personne à respecter l'oeuvre de Dieu. C'est de cette compréhension, et donc indirectement de ce don, que tirent leur vraie signification nuptiale toutes les manifestations d'affection qui constituent la trame de la persistance de l'union conjugale. Cette union s'exprime par l'acte conjugal, seulement dans des circonstances déterminées, mais elle peut et elle doit se manifester continuellement chaque jour grâce à différentes manifestations d'affection qui sont déterminées par la capacité de l'"ego" à éprouver une émotion désintéressée par rapport à la féminité et - réciproquement - par rapport à la masculinité.
L'attitude de respect pour l'oeuvre de Dieu que l'Esprit suscite chez les époux a une énorme signification pour ces manifestations d'affection, car vont de pair avec elles la capacité de la satisfaction profonde, de l'admiration, de l'attention désintéressée à l'égard de la beauté visible et en même temps invisible de la féminité et masculinité, et enfin la faculté d'apprécier le don désintéressé de l'autre.

4. Tout cela décide de l'identification spirituelle de ce qui est masculin ou féminin, de ce qui est corporel et en même temps personnel. De cette identification spirituelle surgit la conscience de l'union à travers le corps qui sauvegarde la liberté intérieure du don.
Au moyen des manifestations d'affection les époux s'aident l'un l'autre à demeurer dans l'union, et en même temps ces manifestations protègent en chacun d'eux cette paix intime qu'ils éprouvent au fond d'eux-mêmes et qui est, en un certain sens, la résonance intérieure de la chasteté guidée par le respect pour ce qui est la création de Dieu.
Ce don comporte une attention profonde et universelle envers la personne dans sa masculinité et féminité, créant ainsi le climat intérieur favorisant la communion personnelle. Ce n'est que dans un tel climat de communion personnelle des époux que peut mûrir correctement cette procréation que nous qualifions de "responsable".

5. L'encyclique Humanae Vitae nous permet de tracer une esquisse de la spiritualité conjugale. Voilà le climat humain et surnaturel dans lequel - tenant compte de l'ordre biologique et, en même temps, se basant sur la chasteté soutenue par le donum pietatis - se forme l'harmonie intérieure du mariage, en plein respect de ce que l'encyclique appelle "double signification de l'acte conjugal" HV 12. Cette harmonie signifie que les époux vivent ensemble dans la vérité intérieure du langage du corps. L'encyclique Humanae Vitae proclame que la connexion entre cette vérité et l'amour est inséparable.

- 21 novembre 1984

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).