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Introduction à la théologie du corps

Introduction à la théologie du corps

Publié par Incarnare le lundi 17/08/2009 - 17:27

"Le corps, et lui seul, est capable de rendre visible l'invisible : le spirituel et le divin. Il a été créé pour amener dans la réalité visible du monde le mystère caché de toute éternité en Dieu, et ainsi en être le signe."
— Jean-Paul II, Audience du 20 février 1980, TDC 19,4

Cette citation est la thèse soutenue Jean-Paul II dans ces catéchèses. Le corps nous permet non seulement de voir quelque chose de ce mystère invisible, mais également d'y entrer, d'y participer, de le goûter.

Le corps est un antidote à l'abstraction spirituelle : nous sommes tous tentés de voir Dieu comme un concept, une idée théologique, ou de considérer l'experience de la foi comme exclusivement spirituelle et déconnectée de toute expérience concrète. Le Dieu que révèle la Bible n'est pas un concept : c'est une communion éternelle de trois Personnes divines, dont l'une a demeuré parmi nous dans la chair.

Jean-Paul II l'affirme1 : "lorsque le Verbe s'est fait chair, le corps est entré dans la théologie par la grande porte". Nos questions sur le sens du corps humain nous entraînent sur une route qui nous mène de l'union sexuelle à l'union du Christ et de l'Eglise, puis dans le mystère de la Trinité. 

Sur cette route, nombreux sont les obstacles : nos tabous et nos craintes face au mystère de notre corporéité, homme et femme, peuvent aisément nous faire dérailler. L'ennemi ne cesse de nier la réalité de l'incarnation2. Face à tant d'obstacles, il est compréhensible que l'histoire du corps en théologie ait un passé mouvementé... Si un certain nombre de penseurs chrétiens ont contribué de manière décisive à comprendre de manière juste la beauté du corps humain, on peut trouver dans les écrits d'autres homme d'église ce qui peut apparaître comme une suspicion à l'égard du corps.

La Théologie du Corps de Jean-Paul II, en s'appuyant sur les saines fondations du passé - notamment dans la tradition mystique - rejette et corrige clairement cette suspicion. Preuve de la difficulté de l'exercice : il a fallu 2000 ans à l'Église pour parvenir à formuler intégralement cette théologie.

Aujourd'hui, cette route en est à une étape cruciale : la modernité, qui a conduit la culture occidentale à placer au début du vingtième siècle son espérance dans le progrès technique infini et dans sa suprématie sur l'exigence de sens, a rapidement échoué, produisant les régimes les plus meurtriers de l'histoire ; l'exigence de subjectivité, inhérente à une pensée fortement marquée par le "je pense donc je suis", s'est heurtée à une expression trop objective de la morale chrétienne, entraînant un rejet de celle-ci : la révolution sexuelle, au-delà de la liberté immédiate qu'elle a apporté, a induit l'idée du corps-objet, dont les ravages sont sans doute plus durs encore.
Ce tableau noir ne doit cependant pas être une cause de pessimisme : mais "c'est là un sentiment injustifié: nous avons foi en Dieu, Père et Seigneur, en sa bonté et en sa miséricorde. Alors que nous sommes proches du troisième millénaire de la Rédemption, Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps que l'on voit déjà poindre."3 Jean-Paul II invite à "franchir le seuil de l'espérance".

 

  • 1. Audience du 2 avril 1980, TDC23,4
  • 2. 1Jn 4,2-3: "Voici comment vous saurez si l'Esprit de Dieu les inspire : tout inspiré qui proclame que Jésus Christ est venu parmi nous dans la chair, celui-là appartient à Dieu. Tout inspiré qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n'appartient pas à Dieu : il a l'esprit de l'Anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui est dans le monde dès maintenant."
  • 3. Redemptoris Missio, 86

 
 

 

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