Vous êtes ici

Trisomie : au bord du précipice...

Trisomie : au bord du précipice...

La Vie nous informe que le CCNE vient de rendre un avis sur le diagnostic anténatal de la Trisomie 21. Si l'on ne peut que se féliciter des progrès de la science et des techniques, on se prend à douter du caractère positif de cette évolution pour les patientes et leurs enfants, tant il est vrai que la maturité technique n'est pas un gage de progrès éthique. La question n'est pas évidente puisque, si le CCNE s'est prononcé pour la généralisation de ces diagnostics, le Conseil d'Etat s'était montré beaucoup plus réservé, pointant en mai le risque d'eugénisme sans en tirer toutes les conséquences. Analyse.

Deux procédures différentes entrent en jeu ici : la première est le diagnostic prénatal. Autrefois proposé aux femmes "à risque" (grossesse au-delà de 35 ans, etc.) il est aujourd'hui proposé1 à toutes les femmes enceintes sous forme d'une prise de sang, suivie le plus souvent d'une amniocentèse en cas de test positif.

Le problème -outre le nombre élevé de faux-positifs- est que l'annonce d'un diagnostic de trisomie 21 non-accompagné d'un réel suivi et des garanties d'aide à la prise en charge du handicap de l'enfant se soldent quasi-invariablement par un avortement. Or, les personnes trisomiques elles-mêmes témoignent que, malgré les difficultés, leur vie vaut le coup d'être vécue ! Un rhétorique très efficace des partisans de l'IVG a également amené les Français(es) à croire que l'enfant et le désir d'enfant sont identiques et que la grossesse suivante se "substituera" à celle avortée ; or avorter, ce n'est pas guérir un (désir d') enfant, c'est le tuer pour le remplacer par un autre. On voit là un véritable danger d'eugénisme.

L'eugénisme est clairement choisi dans la seconde procédure : le diagnostic pré-implantatoire, qui consiste à ne sélectionner que des embryons exempts d'une maladie génétique héréditaire ou congénitale. Sagement, la loi impose aujourd'hui, pour éviter la recherche de "l'enfant parfait", de s'en tenir dans le diagnostic à la maladie recherchée et donc à ne viser qu'une pathologie. Le CCNE valide également le principe d'une recherche qui incluerait à ce stade la recherche de la trisomie. L'argument avancé est... d'éviter un éventuel avortement, plus tardif2.

Pourquoi le CCNE n'a t-il pas suivi le Conseil d'Etat ? Est-il plus sage ? Non, en fait le CCNE choisit de jouer sur les mots et de redéfinir le mot eugénisme, affirmant qu'«il ne s'agit pas d'eugénisme au sens juridique du terme, car il n'existe pas d'incitation coercitive de l'Etat obligeant les couples à avorter ou à faire un DPI ». L'énergie que l'Etat met à ne pas apporter son soutien aux femmes enceintes en fait pour moi un complice actif de l'eugénisme qui s'annonce. 

 « En préconisant le dépistage, chez l'embryon, d'une maladie non héréditaire, on entrouvre une porte vers une sélection toujours plus large des enfants à naître », explique Xavier Lacroix, représentant des catholiques au CCNE, qui s'est opposé à la recommandation, à La Vie, . « [...] Et pourquoi pas, dans un deuxième temps, dépister la trisomie sur l'ensemble des foetus conçus par fécondation in vitro ? On me dit que ce n'est pas réalisable aujourd'hui, mais qu'en sera-t-il le jour où les moyens techniques le permettront ? »

  • 1. en fait souvent quasiment imposé par le médecin, sur l'air "ce serait irresponsable de ne pas le faire", nonobstant un taux de faux-positifs -qui conduisent souvent à l'IVG- bien plus élevé que le taux de trisomie 21 et un taux non négligeable de fausses couches induites pour l'amniocentèse
  • 2. il faudra nous expliquer la cohérence, puisque les partisans de l'IVG professent à l'envi que celui-ci est un acte anodin, sans conséquence ??!!!

 
 

 
 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).